Beaucoup de gens se posent la question de savoir ce qu’est l’humilité. En effet, cette notion dont on parle régulièrement est difficilement définissable tant elle ne plaît pas à l’être humain et plus particulièrement à son ego. Cependant, l’humilité est plus qu’un état d’esprit, c’est une attitude dans laquelle l’homme reste lui-même, en sachant qui il est, en s’aimant tel qu’il est car conscient de ses forces, de ses faiblesses et de ses limites. L’humilité permet à l’homme d’être en concordance avec lui-même, sans artifice, sans masque ; il reconnaît qu’il est à l’image des autres humains, ni plus, ni moins : chaque individu se voit placé sur un même pied d’égalité. Dès lors, en restant simple, humble, il peut aider et partager sans porter aucun jugement envers les autres mais surtout, il peut faire part de ses connaissances acquises au fil de sa vie, sans pour autant croire qu’il détient la seule vérité car la vérité de l’un n’est pas forcément celle de l’autre. L’humilité détache donc l’être humain de son ego, miroir irréel et dangereux de lui-même, en lui donnant accès au respect de soi mais aussi d’autrui.

Néanmoins, il n’est pas aisé de malmener son ego et de lui échapper parce qu’il dissimule des comportements qui font croire à l’être humain qu’il est supérieur aux autres : la grandiloquence, la suffisance, le narcissisme, etc. Ces attitudes présentes en chaque personne sont des sources d’inégalité derrière lesquelles l’individu se réfugie pour son seul bénéfice : il s’aime au point de ne plus penser qu’à lui-même, sans plus jamais penser à autrui. Afin de briser l’emprise de l’ego sur sa vie, l’homme ne doit plus se voir comme étant au centre du monde mais bien en tant qu’individu qui coexiste avec d’autres personnes : il faut donc avoir à la fois conscience de soi mais également des autres pour faire naître l’humilité, ciment de l’égalité entre les êtres humains.Un ego qui ne cesse de grossir ne peut que se transformer en un cancer incurable et mortel.

« C’est leur ego qui empêche les hommes d’être égaux. »

Claude Frisoni, extrait de Pièces montées, 1996