Construction identitaire
« A quelque chose malheur est bon. » Ce proverbe pourrait sembler aux premiers abords ridicule et hautement cynique. Pourtant, il renferme beaucoup de sagesse et de lucidité sur l’importance des échecs dans la construction de soi. Les erreurs sont-ils plus profitables que les réussites dans l’élaboration de l’identité et la connaissance de soi ?
Si la réussite dans un domaine quelconque permet d’acquérir de l’expérience, l’échec, quant à lui, ouvre des portes à l’élaboration d’un travail intense sur soi-même servant à bien réaliser où sont nos points forts ainsi que nos faiblesses et quelles sont les solutions possibles pour ne plus commettre des erreurs similaires. Si on accumule les réussites, on pense tout connaître et être invincible. Néanmoins, les expériences qui en seront retirées n’auront pas un impact semblable à celles liées aux échecs car ceux-ci obligent à se regarder en face dans un miroir et à extraire le bon comme le mauvais de toute chose : ce sont nos échecs passés qui bâtissent nos réussites futures et qui permettent de grandir au fil du temps. Ainsi, par exemple, les déceptions amoureuses ou les déboires professionnels permettent de tirer des leçons du malheur lié à ces événements qui serviront à éviter d’autres désagréments identiques dans l’avenir.
Pourtant, tout le monde ne ressort pas grandi d’une série d’échecs dès lors que le malheur peut s’acharner sur certaines personnes et les détruire. Certains individus se complaisent même dans le malheur. Mais ceux qui ne sont pas abattus par les mésaventures deviennent plus forts et instruits qu’auparavant. Ils savent apprécier les petites choses de la vie et s’émerveiller de tout ; ils ont appris à distinguer leurs limites, leurs talents ainsi que leurs défauts ; surtout ils ont gagné en maturité et en clairvoyance car ils savent que rien n’est jamais acquis et que la vie n’est pas un long fleuve tranquille mais bien un travail régulier sur eux-mêmes à travers leurs actes, leurs paroles, leurs pensées.
L’expérience ne s’acquiert pas en se plongeant uniquement dans des domaines que l’on connaît et que l’on maîtrise parfaitement. Pour profiter de l’existence, il faut oser prendre des risques et faire face à ses responsabilités, quelles qu’en soient les conséquences, pour pouvoir en savourer le jus de l’expérience et de la connaissance.
« Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve. »
Confucius, homme d’Etat et philosophe chinois, (-551 avant J.C. – -479 avant J.C.)
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