« Si tu veux que quelqu’un n’existe plus, cesse de le regarder. »

Ce proverbe arabe est aujourd’hui plus d’actualité que jamais. Dans une société qui fuit ses responsabilités et qui est subitement atteinte de cécité face à la paupérisation d’une grande partie de la population mondiale, rares sont les voix à s’élever d’indignation contre l’inhumanité contemporaine. Et même quand l’une d’entre elles vit à côté de chez vous, vous ne le savez pas toujours. Pourquoi ? Parce que ce sont des individus qui ne courent pas après la notoriété ; leur objectif est beaucoup plus noble : balayer la tristesse des plus démunis pour leur amener l’espoir d’une joie quotidienne.

Quand j’étais enfant, je croisais de temps en temps dans ma rue un drôle de personnage à l’accent italien que je prenais pour un marginal. Dans un sens, je ne m’étais pas trompé. Tantôt clown, tantôt charmeur, cet étrange individu n’a pas tardé à se faire remarquer en rénovant des immeubles insalubres pour créer des logements décents, bâtissant des toits pour des gens qui avaient perdu la foi en leurs semblables. Bientôt des pancartes humoristiques à son effigie se sont dressées un peu partout. Etait-ce le signe d’une future campagne politique de ce Robin des Bois des temps modernes ? Que du contraire, ce doux rêveur cherchait simplement à se faire remarquer pour dénoncer les dérapages de notre société. Les années s’égrenant, j’ai rapidement compris que ce chevalier de la démocratie ne se battait pas pour l’argent mais pour sauver l’honneur et la dignité des personnes défavorisées.

Artiste de cœur et d’esprit, il a posé la première pierre d’une révolution sociale, tendant la main à des gens que d’autres auraient écrasés sous les semelles de leurs beaux souliers.

Artificier, il fait éclater les barrières sociales pour rassembler les communautés.

Artilleur, il s’est engagé dans le Front de Libération des Cerveaux Politiquement Atrophiés.

Artisan, il cultive la réussite par le travail à visage humain.

Artibano, que l’on appelle aussi le Don Quichotte louviérois, ne se bat pas que contre des moulins à vent. Depuis des années, j’ai pu constater l’évolution de son travail dans mon quartier, le bonheur qu’il a apporté aux gens démunis, et la mise en place d’une véritable Artimania ! Même les médias se sont intéressés à lui. Alors que tout le monde rêve de devenir une star du showbiz, lui est la star de sa famille et de toute une région. Voilà ce qui en fait un homme d’exception. Si les précieuses ridicules qui nous gouvernent prenaient exemple sur l’homme et son œuvre, s’en serait terminé des liaisons dangereuses qui nous font voir la vie en rouge et noir.

Un seul mot d’ordre :
Que tous les êtres humains travaillent main dans la main
Pour bâtir le paradis terrestre de demain.