Artibano – L’incompris

C’est tellement plus beau lorsque c’est inutile

2016-08-03_122821

 

Depuis maintenant 35 ans, la route d’Artibano a été aussi escarpée, et dangereuse par moments que calme, reposante et magnifique à d’autres. Cette constatation résulte du fait que la voie qu’a choisi notre Ami n’est pas des plus simple. En effet, en tant qu’artiste, il a souhaité dès ses débuts toucher aux matières qu’il ne peut directement appréhender. Travailler dans un seul domaine lorsque l’on ne vous y contraint pas, ce n’est pas pour certains concevable. Voilà pourquoi aujourd’hui, il fait le point en rappelant à ses proches qu’il ne quittera la scène musicale et sociale que lorsqu’il l’aura décidé, le sentiment d’un devoir correctement accompli.

 

Il est facile de constater que le nombre des projets lancés par Artibano est impressionnant. Cela perturbe  souvent les personnes désireuses de comprendre l’objet réel de toute cette activité.

Artibano le dit lui-même « Arrêtons de mélanger torchons et serviettes ». C’est pourquoi il veut à présent clarifier les choses :

 

Il faut savoir que l’activité d’Artibano s’articule autour de la production musicale et de l’action sociale privée. Même si l’un et l’autre n’ont apparemment rien à voir, Artibano aime les mêler dans ses projets car selon lui, la musique est un vecteur bien plus efficace que la presse ou la représentation publique. Dès lors, il est facile de sensibiliser nos semblables en travaillant musicalement pour rechercher un appui moral de nos concitoyens (et par là des autorités) mais aussi un appui financier pour réaliser ses projets immobiliers sociaux. Certains ne comprendront peut-être jamais… Et pourtant, quand Artibano décide d’aller jusqu’au bout de ses rêves, rien ne peut l’arrêter. Par exemple, en pleine crise du showbiz, les retours sur investissements sont faibles. Arti, lui, décide quand même de monter une comédie musicale (en cours de préparation) intitulée : « Un toit n’a pas de couleur ». Avec volonté et persévérance, Arti nous convainc que la musique se met, dans ce cas, au service du social.

 

De manière générale, l’on dit souvent que ces travailleurs « libres » sont des marginaux, des personnes qui ne respectent pas l’autorité et qui développent une activité et un mode de vie peu structuré, proche de l’anarchie. Nous, nous voyons en Artibano, un homme parfaitement capable de combiner ses projets pour offrir de la stabilité à des personnes sans repères mais faisant preuve de potentiel et de bonne volonté. En guise de comparaison, nous constatons que la société nous offre un panel de possibilités pour que nous rentrions dans le rang. A l’inverse, elle nous offre aussi la liberté de décider de notre sort.

Généralement, on choisit (peut-être à contrecœur car étant trop jeune pour comprendre) la première solution alors qu’Artibano, lui, voyait déjà son parcours comme étant garanti par ses efforts et non par un système.

 

En conclusion, il est évident qu’Artibano dérange les bien-pensants. Il joue (à merveille) le rôle que devraient jouer nos hommes politiques. Il dit tout haut ce que nous pensons tout bas et exploite sa liberté d’action au maximum. Après lui, qui osera encore réaliser des spectacles au profit des pauvres ? Qui travaillera au nom de la dignité sans savoir s’il mangera un repas chaud le soir ou pas ?

 

Notre système nous conditionne à penser que la solidarité collective est prise en charge grâce à nos impôts. Ce n’est pas tout à fait juste, sinon les associations sociales du Royaume ne se feraient pas la guerre pour quelques euros de subsides en plus…

 

La plus grande tristesse d’Artibano sera de commencer à ne plus aimer ce qu’il fait. A ce moment, ses détracteurs seront bien tristes car leurs multiples tentatives de déstabilisation (lâches et sans effets…) auront été veines. Mais alors, que feront-ils sans lui? De quoi parleront-ils? De qui se nourriront-ils? Qui alimentera leurs conversations souvent vides? Tous, sans exception manqueront à Artibano, surtout ceux qui lui donnent la force de se battre au jour le jour.

 

Et que faudrait-il faire ? Scène 8 de Cyrano de Bergerac (tirade des non merci)

 

Calculer, avoir peur, être blême,

            Préférer faire une visite qu’un poème,

            Rédiger des places, se faire présenter ?

            Non, merci ! Non, merci ! Non, merci ! Mais… chanter,

            Rêver, rire, passer, être seul, être libre,

            Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,

            Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,

            Pour un oui, pour un non, se battre – ou faire un vers !

 

 

 

Un toit pour tous et tous pour un toit !

 

 

 

 

 

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