De nos jours, il semblerait que toutes les peurs de la société soient en rapport – directement ou non – avec les jeunes. Ils sont les causes d’un sentiment d’insécurité global, ils sont paresseux et ne veulent pas travailler, ils sont de plus en plus violents, ils n’ont plus aucune valeur, etc. Toute une série d’images négatives encerclent les jeunes au point qu’ils sont devenus une véritable menace qu’il faut maîtriser par tous les moyens, même les plus extrêmes.

Ainsi, par exemple, un appareil appelé le Mosquito et qui sert à diffuser des sons uniquement perceptibles par les jeunes afin de les faire partir de certains endroits publics est commercialisé en Belgique depuis quelques mois alors que l’on en dénombre déjà plus de 3000 aux Pays-Bas et plus de 4000 en Grande-Bretagne. Une société qui a peur de sa propre jeunesse au point d’en autoriser la torture physique et mentale est malade et dangereuse. Le Mosquito est contraire aux Droits humains les plus essentiels. Malheureusement, il n’est pas le seul sur le marché et tous ces appareils sont de réels répulsifs à jeunes qui opèrent une ségrégation sociales digne des idées fascistes. A quand les camps de rééducation pour les jeunes ?

A force de critiquer et de se moquer des jeunes, ces derniers vont finir par commuer tous les mensonges à leur sujet en vérité. Certes, certains jeunes sont fainéants, agressifs, profiteurs,… mais des adultes le sont aussi ! Beaucoup de jeunes veulent travailler, alors laissons-leur une chance au lieu de les cloisonner dans la case chômage faute d’expériences professionnelles. De plus en plus de jeunes diplômés, issus de l’enseignement supérieur ou non, éprouvent des difficultés à décrocher un emploi, à se trouver un logement, à se construire tout simplement un avenir. Mais l’avenir des jeunes, c’est également celui de toute notre société. Le futur de notre communauté passe par les jeunes et c’est avec eux qu’il faut le construire. Bien trop souvent, les jeunes sont dénigrés et eux-mêmes se sentent en position d’insécurité à force d’avoir l’impression de ne pas vouloir être vus, entendus et compris ; ils éprouvent le sentiment de ne servir à rien et de ne pas avoir d’avenir. Alors, jeunes, adultes et vieux, il est grand temps de travailler ensemble, en partageant nos compétences et notre savoir.

Malheureusement, nous vivons dans une société qui a peur des jeunes et qui cache ses vieux. Les jeunes sont caricaturés dans les médias et les discours politiques alors que dans le même temps, beaucoup sont exploités sur le plan économique car ils travaillent pour un faible salaire et dans des conditions pas toujours optimales. Le potentiel de la jeunesse, ses valeurs, sa capacité à créer, sa capacité à la solidarité, trop peu de gens en parlent. Croyons en la jeunesse et n’hésitons pas à lui confier des responsabilités afin de construire des choses fabuleuses !

« La jeunesse est le sourire de l’avenir devant un inconnu qui est lui-même. »

Victor Hugo, extrait de Les Misérables, 1862