L’homme aux mille et un visages
Accumuler les mandats, c’est bien. Agir pour le bien-être de tout un chacun, c’est mieux ! Ce n’est pas le tout d’avoir plusieurs fonctions, encore faut-il être capable de toutes les assumer.
Si être soi-même est déjà ardu, vouloir jouer sur plusieurs tableaux devient mission impossible.
A notre époque, la schizophrénie professionnelle incite les gens à vouloir faire plus que ce qu’il est possible de réaliser. Mais à force de se disperser dans toutes les directions, leurs actions finissent pas ne produire que du vent.
Il est grand temps de soigner toutes les personnes souffrant d’un dédoublement de la personnalité qui ne parviennent qu’à construire des palais luxueux dans les nuages au lieu de bâtir des oasis de bonheur sur Terre.
Arti, catalogué comme dément depuis sa naissance, accumule aussi les casquettes mais avec succès. Auteur, compositeur, interprète, éditeur, producteur, propriétaire, ami des plus démunis,… tout lui réussit. Son secret est simple : il ne pense pas qu’à lui !
Est-il assez fou pour devoir être placé dans un asile, emprisonné dans une camisole de force ?
Chaque jour, Arti accueille dans son cabinet musical toute une série de patients aux multiples facettes qui n’arrête pas de lui répéter : « A force de changer de tête tous les jours, j’en viens à me demander qui je suis ! ». La pire folie, c’est bien de vouloir être sage dans un tel monde de fous !
Face à cette maladie mentale, le docteur Arti propose un remède d’une simplicité miraculeuse. Pour guérir, il faut s’assumer et prendre ses responsabilités. Etre libre de corps et d’esprit signifie, avant tout, être responsable vis-à-vis de soi-même ; être soi-même permet de se respecter et quand on se respecte, on respecte généralement les autres.
Au lieu de sombrer dans la folie, Arti installe les canapés et exhorte tous les fous de Belgique à venir s’y coucher pour écouter son hymne à la vie, sa plus belle création artistique : le spectacle musical « Comment vivre sans toit ? ».
« Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller. »
Jack Kerouac, extrait de Sur la route, 1957
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