Tous logés à la même enseigne
D’après des statistiques publiées début 2008, il y a environ 46% des ménages qui sont locataires en Belgique. Pourtant, plus ou moins 10% d’entre eux disent avoir rencontré ou rencontrer toujours des problèmes avec leur propriétaire et vice versa alors qu’une nouvelle loi entrée en vigueur fin 2006 était censée permettre une meilleure gestion des rapports entre les locataires et les propriétaires.
Depuis bientôt deux et sous peine de poursuite judiciaire, chaque propriétaire est obligé légalement de signer un bail écrit avec ses locataires. En effet, trop d’abus ont été commis alors qu’aucun contrat n’existait en dehors de la bonne parole entre le propriétaire et le locataire. Depuis lors, tous les logements proposés par les propriétaires doivent être décents et en bon état. Quant aux locataires, ils doivent pouvoir payer le loyer et les charges mais également s’engager à entretenir les lieux pour qu’ils soient dans le même état qu’au moment de l’emménagement. De même, la réglementation précise d’effectuer un état des lieux avant la location mais aussi quelles sont les charges attribuées aux locataires et celles incombant aux propriétaires. Dès lors, comment se fait-il qu’il existe encore tant de litiges entre les locataires et les propriétaires ?
La plupart du temps, ce sont les propriétaires qui sont pointés du doigt comme étant des exploiteurs de la misère humaine. Toutefois, la majorité d’entre eux respecte la loi. Ce sont surtout des marchands de sommeil, ces propriétaires qui louent au prix le plus fort des taudis à des locataires fragilisés, qui tentent de s’enrichir sur le dos des plus défavorisés. Plus l’arnaque est grosse, plus les médias en parlent comme dans l’affaire Aloysius où un fonctionnaire européen louait six maisons insalubres dans lesquelles il entassait un maximum de locataires : salle de bains, cuisine et pièces communes étaient transformées en chambres. Les locataires temporaires payaient entre 125 et 900 € mensuels par personne. Même des sans-papiers y résidaient et réglaient leur dû de main à main avec le fonctionnaire ; pour les personnes régulières, les loyers étaient payés par le C.P.A.S…. Bien évidemment, les marchands de sommeil sont assez facilement identifiables. Néanmoins, les pouvoirs publics ferment souvent les yeux sur les taudis car il n’existerait pas de logements sociaux disponibles pour reloger toutes les personnes habitant dans les demeures des marchands de sommeil. Malheureusement, ce n’est que le sommet de l’iceberg…
De plus, un nouveau phénomène est né et s’accroit lentement : celui des locataires qui rendent les logements insalubres et qui ne peuvent pas rembourser ce qu’ils doivent aux propriétaires car ils sont insolvables. Les propriétaires se retrouvent alors avec des frais supplémentaires et des pertes financières importantes qui peuvent les conduire à devoir vendre leurs logements pour survivre. La propreté éloigne la précarité : la santé, comme la confiance, se préserve par des actes quotidiens ; certains locataires devraient apprendre le respect s’ils ne veulent pas un jour se retrouver sans toit et son avenir. Si les locataires et les propriétaires prenaient leurs responsabilités et respectaient leurs engagements, il n’y aurait aucun problème.
« Respecter l’autre, c’est le considérer en tant qu’être humain et reconnaître les torts
et les souffrances qu’on lui inflige. »
Marie-France Hirigoyen, psychiatre française
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