Le fou constructif

Isolées par une grande partie de la société, certaines personnes sont toutefois les précurseurs d’importants chamboulements. Si dans le meilleur des cas, elles sont les victimes de l’indifférence d’autrui, elles deviennent malheureusement les cibles privilégiées de cruelles moqueries, de paroles hypocrites et de critiques féroces dans le pire des cas. Ainsi, on traite ces individus de déments, d’aliénés, de fous…

Cependant, dans leur cas, la folie est à la fois un art et un mode de vie. Certes, on dit qu’ils n’ont pas leur place dans la société, qu’ils ne servent à rien mis à part à rêver et que l’asile est leur seul lieu de salut. Pourtant, ils débordent d’idées et d’imagination : derrière leur attitude marginale se cachent des êtres d’exception qui possèdent un don exceptionnel : transformer leurs rêves en réalité. Alors que beaucoup parlent et critiquent sans jamais agir, eux concrétisent, souvent avec bien peu de moyens, ce que d’autres sont incapables de réaliser avec des montagnes d’argent. Ces derniers, débordant de frustration, de jalousie et d’envie, voient en ces fous constructifs leurs boucs émissaires sur lesquels ils préfèrent décharger toutes leurs faiblesses plutôt que de reconnaître leurs erreurs, leur inaction et leur irresponsabilité.

Mais qui est véritablement le plus fou ? Le fou qui bâtit ou bien celui qui le jalouse ? Les projets visionnaires sont les chefs-d’œuvre de fous constructifs qui sont régulièrement malmenés par la majorité de leurs contemporains qui ne prennent pas le temps ni de créer ni de concrétiser par eux-mêmes leurs projets. Ainsi donc, être fou, c’est aussi être sage par l’édification d’une raison humaine ouverte au monde qui nous entoure dans le but non plus de critiquer ou de jalouser mais bien de s’épanouir et de jouir pleinement de la vie dans le respect, l’égalité et la fraternité, trois termes qui ont été emprisonnés depuis plusieurs années par des camisoles de force socio-économique. Que ceux qui critiquent et jalousent prennent le temps de faire le bilan de leur vie avant de poursuivre leurs basses mesquineries…

Vivons librement notre existence en concrétisant tous nos projets sans demander l’approbation d’autrui. Autant être un fou constructif et heureux de soi, que de se considérer comme sein d’esprit et vivre dans une détresse existentielle. C’est à travers ses actes qu’il faut estimer un homme : arrêtons de juger les autres et apprenons plutôt à considérer ce que nous faisons de notre vie.


« La folie est souvent la logique d’un esprit juste que l’on opprime. »

Oliver Wendell Holmes, médecin et écrivain américain (1809 – 1894)

 





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